Programme ADF implantologie et radiologie : Penser long terme et progresser dans sa mise en oeuvre

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Programme ADF implantologie et radiologie : Penser long terme et progresser dans sa mise en oeuvre

Fig. 1 : Modelage gingival grâce à la prothèse provisoire transitoire dans le cadre d’une extraction-implantation immédiate. (doc. P. Margossian)
Thomas Fortin (Membre du comité scientifique du Congrès ADF 2016 en charge de l’Implantologie et Radiologie)

Thomas Fortin (Membre du comité scientifique du Congrès ADF 2016 en charge de l’Implantologie et Radiologie)

lun. 21 novembre 2016

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PARIS, France : Bien des notions ont évolué depuis les débuts de l’implantologie orale. La grande direction que suivent ces évolutions sont toujours sensiblement les mêmes, la mise en œuvre de techniques cliniquement fiables qui ≪ facilitent ≫ les plans de traitement. La chirurgie guidée et l’imagerie en générale ont été une avancée majeure, les dimensions, longueur et diamètre des implants, ainsi que les délais d’implantation en sont une autre. L’avulsion-implantation immédiate raccourcie les délais de traitements, les implants courts ou étroits évitent le recours aux greffes osseuses.

Mais jusqu’où peut-on aller en maintenant des taux de succès élevés. En effet, l’obtention de l’osteointegration n’est plus une finalité. La pérennité du résultat reste le facteur discriminant d’une implantologie de qualité. Le long terme, 20 ans, est un argument décisif pour le patient.
Il faut bien garder a l’esprit que si l’implantologie fait partie intégrante de l’arsenal thérapeutique la littérature montre que des taux similaires peuvent être obtenus pour les dents naturelles à l’issu de traitements parodontaux associés a un programme de maintenance adapté.

La prévalence croissante des peri-implantites est la conséquence de la pleine maturité des implants.
Réduire la longueur et le diamètre des implants comme seules réponses au manque osseux, sous-estimer la nécessite de la gencive kératinisée attachée ainsi que le contexte parodontal sont des simplifications risquées qui mettent a mal la pérennité supposée des traitements implantaires sur le long terme. Trois séances en miroir dans lesquelles Patrick Limbour abordera la question des limites, plus courts, plus étroits, plus rapide, Herve Buatois abordera l’importance de l’indication, des critères biologiques et de la plus-value technique par rapport à l’outil biotechnologique en titane puis Thomas Fortin en duo avec Younes Laalou abordera la délicate prise en charge du syndrome combine, conséquence de la situation opposant un maxillaire supérieur édente a une mandibule avec des dents naturelles, avec résorption de la partie antérieure de la crête alvéolaire maxillaire, résorption osseuse a la mandibule sous les selles en extension des prothèses amovibles, éruption du bloc incisivo-canin inferieur.

Pour autant toutes ces notions font l’objet de réflexions particulières pour une catégorie grandissante de la population, la personne âgée, pour laquelle des particularités doivent être prises en compte. Ce sont d’abord les aspects médicaux : ces patients présentent parfois des pathologies qui contre-indiquent la pose d’implants ; ils sont souvent polymediques, et certains médicaments peuvent poser problème (bis-phosphonates, antithrombotiques) ; ils présentent fréquemment des hyposialies. Ensuite, les personnes âgées sont souvent confrontées à des situations économiques rarement compatibles avec le cout des traitements implantaires.

Viennent enfin les aspects fonctionnels : la faiblesse des mains et la dextérité réduite nécessitent une adaptation de la prothèse au déclin fonctionnel des patients. La stratégie ≪ back-off ≫ permet alors d’accompagner ces patients en adaptant la gestion de leur reconstruction prothétiques.
Jacques Henri Torres abordera cette question en rappelant les particularités biologiques des patients âgés, et les pièges à éviter chez eux en matière d’implantologie, comment élaborer des solutions simples et efficaces, adaptées aussi bien à leur état fonctionnel et médical
qu’à leur situation financière.

Penser le plan de traitement de s’aurait faire oublier la mise en œuvre qui sans cesse évolue au fur et à mesure de notre progression sur la courbe d’apprentissage. La connaissance et la compréhension des causes des complications et des échecs sont primordiales pour une bonne pratique implantaire car, dans de nombreux cas, cela va nous permettre de les éviter. Sophie Veyre avec Franck Bonnet analyserons les différentes erreurs susceptibles d’entrainer des complications chirurgicales (Fig. 3), des complications prothétiques et mécaniques, des complications biologiques et des complications esthétiques, plus subjectives mais essentielles de nos jours pour obtenir un succès thérapeutique.

La majorité des complications, mal vécus par les patients et par les praticiens, peuvent être évitées en travaillant par étapes, avec précision et rigueur. Chaque patient présentant une situation clinique spécifique, la compréhension des erreurs et le partage des échecs nous apportent de nombreuses réponses.

Certaines de ces réponses sont dans le cabinet qui aujourd’hui intègre pleinement l’outil numérique, diagnostique, chirurgical et prothétique.
Eric Bonnet abordera l’imagerie Cone Beam pour permettre d’accéder à la 3eme dimension et la nécessaire connaissance sémiologique que cela exige. Une journée complète est consacrée à la numérisation du cabinet, le fameux ≪ workflow≫. Herve Bouchet et Sebastien Felenc aborderont les deux approches, ≪ chair side ≫ ou déportée.

Le numérique est une réalité même si elle est complexe. Elle va de la prise de rendez-vous par internet, de la gestion du cabinet, jusqu’a la production de la prothèse, en passant par la prise d’empreinte. Elle peut intégrer des outils de production au cabinet, c’est l’approche la plus compacte, rapide, mais plus onéreuse ou déporter ces outils de production au laboratoire de prothèse de l’autre cote de la rue ou dans un autre pays.

Apres cette chirurgie en direct, mise en place d’un greffon par tunélisation (Fig. 4), Sylvain
Catros analysera les perspectives cliniques apportées par les greffes osseuses préparées sur mesure en amont de la chirurgie avec des résultats cliniques récents obtenus avec les allogreffes et avec de nouveau biomatériaux synthétiques usines sur mesure pour la reconstruction osseuse.

Cette séance permettra à l’omnipraticien et au praticien spécialisé en implantologie de se familiariser avec certains outils de conception et de fabrication assistée par ordinateur (CFAO), qui permettent de rendre les greffes osseuses allo géniques pré-implantaires plus simples et plus prédictibles. Les différentes étapes de la planification et de la réalisation chirurgicale seront détaillées afin de rendre cette méthode accessible au plus grand nombre de praticiens.

Pour en savoir plus :

UN DÉBAT B20 : Implants courts, implants étroits, implantation immédiate : jusqu’où et pour quel résultat ?
– Mercredi 23 novembre · 9h–10h30, – responsable scientifique : Patrick Limbour

UNE QUESTION B27 : Patients au passé prothétique complexe : résorptions alvéolaires combinées aux égressions dentaires
– Mercredi 23 novembre · 11h–12h – responsable scientifique : Thomas Fortin

UN POINT B36 Le CBCT : un outil formidable qu’il faut comprendre
– Mercredi 23 novembre · 14h–17h – responsable scientifique : Eric Bonnet

DÉMONSTRATION TV EN DIRECT SUR PATIENT B44 : Greffe et chirurgie assistée par ordinateur : tunnelisation et blocs allogéniques
– Mercredi 23 novembre · 14h–17h – responsable scientifique : Sylvain Catros

UNE QUESTION C66 Apprendre de ses complications en implantologie
– Jeudi 24 novembre · 11h–12h – responsable scientifique : Sophie Veyre-Goulet

UN POINT C74 : Les défis de l’implantologie chez la personne âgée
– Jeudi 24 novembre · 14h–17h – responsable scientifique : Jacques-Henri Torres

UN DÉBAT D90 : La gestion chirurgicale des tissus durs et mous au service du succès implantaire à long terme
– Vendredi 25 novembre · 9h–10h30

Note de la rédaction : Retrouvez l ´intégralité de l´article et des figures dans le journal Today du mercredi 23 novembre distribué devant le Palais des congrès

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